T4deliriousny’s Blog – Anthropomorphisme


Paradoxe naturel
Mai 7, 2009, 8:22
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D’où vient cette démesure, cette progression infinie ? Gaston Bachelard la décèle aux creux de l’esprit humain. Sorte de désir refoulé par la conscience qui nous assaillie à chaque moment de rêverie et d’inattention.

« L’immensité est en nous. Elle est attachée à une sorte d’extension d’être que la vie réfrène, que la prudence arrête, mais qui reprend dans la solitude »

Pour reprendre un des articles écrit précédemment (façonnement réciproque) où on évoquait l’architecture, au sens formel, comme prothèse corporelle ici elle s’inscrit aussi, cette fois sous un aspect plus conceptuel, dans une logique d’extension de l’être.

Cette immensité serait la matière de la rêverie humaine. Coney Island et tous ses dérivés comme le fruit de l’interruption de cette prudence coutumière.

Manhattan s’inscrivait comme étant contre nature mais paradoxalement elle est la réalisation d’un rêve instinctif bridé par notre raison.

Gaston Bachelard, La poétique de l’espace, chapitre // l’immensité intime //



Expérience d’une monumentalité
Mai 7, 2009, 8:18
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Une ascension permanente, un désir monumental, une architecture colossale, une effigie gigantesque… Manhattan comme un géant se tenant débout, être monumental et automunumentale. Rem Koolhaas pose la règle de l’automonumentalité : une fois le  volume critique atteint, le bâtiment ne peut éviter d’être un symbole. Ce déploiement titanesque des buildings New Yorkais amène à traiter différemment l’extérieur de l’intérieur. Ce que désigne Rem Koolhaas comme une « lobotomie », assimilant opération chirurgicale à opération architecturale. La façade dite « honnête » révèle l’intérieur du bâtiment. Lorsque le volume intérieur de celui-ci dépasse une certaine limite, la surface extérieure de ce même bâtiment peut prendre quelques libertés. Cette architecture dissocie intérieur et extérieur, elle prétend être à l’extérieur ce qu’elle n’est pas à l’intérieur. Elle dupe, trompe, ment, elle crée l’illusion et comme le dit Rem Koolhaas elle « épargne au monde extérieur les agonies des perpétuels changements qui l’agitent au-dedans ». Une certaine indépendance prise vis-à-vis des règles fonctionnalistes.

« Il est de la loi de toutes les choses organiques et inorganiques, de toutes les choses physique et métaphysiques, de toutes les choses humaines et surhumaines, de toutes les manifestations de la tête, du cœur et de l’âme, que la vie soit reconnaissable dans son expression, que la forme suive toujours la fonction. »

Manhattan fait l’expérience de la monumentalité, plus par son volume que par les institutions qui l’habitent, elle est colossale. Pour faire référence à l’article précédemment posté (Manhattan au naturel), la ville fait l’expérience de ne pas pouvoir faire autrement que de s’imposer aux yeux du monde. Prenant conscience qu’elle est au devant d’une scène, elle joue de cet atout et affabule, poussant le mensonge, dépassant les bornes du sensé.


citation de Sullivane

New York Délire- chapitre //la double vie de l’utopie: le gratte ciel //



Mégalomanie
avril 26, 2009, 1:41
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« Ce bal est en réalité un congrès, une quête délirante de la modernité, lourde de conséquences pour une profession de plus en plus mégalomaniaque. »

Voir des architectes endosser des vêtements copiant leur propre création pose une question sur le rapport entre le corps du bâtiment et le corps de l’architecte. En effet, il peut apparaître ici comme une course au succès. Avide de reconnaissance, l’homme-architecte s’identifie en son œuvre, car celle-ci réunit, fait parler et fait habiter. Mais dans cette accaparation d’identité, quelles sont les véritables limites entre l’homme et l’architecture?

LES THEORICIENS DU GRATTE-CIEL – Chap 4 de NYD. RK.



Le ballet des architectes.
avril 26, 2009, 1:38
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Il existe deux interrogations en observant cette photo de principaux constructeurs du Manhattan déguisés en leur plus fameux building. Tout d’abord, il est assez frappant de voir comment les costumes se siéent parfaitement à la forme humaine ou encore comment l’homme se sied parfaitement à la corpulence du bâtiment. Les uns et les autres semblent communiquer par leurs formes les plus primaires et du coup, indissociables. Ainsi on pourrait se demander si ce sont les hommes qui se sont rassemblés pour parler d’architecture ou les immeubles qui se seraient réunis pour apporter la pierre au débat ?

L’intriguant est aussi dans le personnage de la Femme-Lavabo. En effet, l’architecture était alors un domaine strictement réservé aux hommes. La seule présence féminine de ce spectacle était cette Femme-Lavabo. Celle-ci devient un mélange de fantasme (la femme) et de besoins biologiques (la tuyauterie). Rapportée à l’architecture et à la ville, la Femme-Lavabo marque une opposition et une concurrence entre la recherche de l’abstraction et les limites corporelles.

« Telle une ombre indésirée, la tuyauterie arrive toujours seconde, battue d’un rien. »

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LES THEORICIENS DU GRATTE-CIEL – Chap 4 de NYD. RK.



LANGAGE
avril 26, 2009, 12:56
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Dès lors que l’on cesse de paler uniquement d’architecture anthropomorphique, qu’on abandonne la forme, qu’on tente de s’en extraire pour y apporter un regard nouveau, on peut commencer a établir des liens plutôt de l’ordre du fonctionnement entre l’homme et la ville. On en vient à s’interroger sur le langage qui s’instaure et qui permet une interaction entre ces deux corps.

Le langage c’est tant ce qui nous permet de communiquer que ce qui donne du sens. Sans l’homme pour lui donner corps, pour l’habiter l’architecture n’a pas de sens, n’a pas lieu d’être. Il en va de même, tout du moins de nos jours pour l’homme. Pris seul indépendament de tout contexte, bien qu’il existe d’un point de vue physique, il est comme vide, vidé de tout son « intéret ». C’est donc bien de la rencontre entre le corps et l’objet architectural, le « logos », que naît un langage, mais aussi une inter-dépendance.

Pour créer un langage cohérent il faut parler de la même chose, aborder les même notions. Ce qui lie principalement l’architecture et le corps c’est évidement leur rapport à l’espace, leurs tentatives de la structurer, de le contenir, de le dynamiser. Tout cela fait que la notion assez abstraite d’espace, caractérisée principalement par du vide, prend du sens et devient un concept fondateur de notre société. (Par ailleurs on entend souvent de nos jours « le luxe c’est l’espace ».) Ce qui permet à ce langage, à cette association de continuer à fonctionner c’est son perpétuel renouveau. Le corps ainsi que  l’architecture sont tous les deux des éléments qui vont chercher à se remettre en question, aussi bien de manière intrinsèque que réciproque. Ce phénomène d’interpénétration, de co-existance, mais aussi de co-habitation instaure un cycle. Et c’est ce mode de fonctionnement, toujours en mouvement, qui nous permet d’introduire l’idée que, comme le corps, l’architecture est un organisme, qui naît,vit, meurt, et ce de manière répétitive, introduisant l’idée de rythme.

La ville n’est pas simplement la représentation ou la métaphore du corps puisqu’elle est constitutive de celui-ci.



Manhattan au naturel
avril 23, 2009, 8:33
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Tout est à construire.  Manhattan, s’inscrit dans une logique de territoire « prévu ». Niant toute topographie, la ville née en étouffant sa première nature qu’était d’être une terre. Rem Koolhaas révèle le programme ambitieux de Manhattan qui est d’engloutir la nature, dissimulée par une apparente neutralité que nous inspire la régularité de la trame.

Le paradoxe apparaît dans cette mosaïque ordonnée qui tend à dissoudre l’existant naturel lorsqu’elle-même se révèle comme étant la nature même de cette sanglante métropolisation.

« Le corps exprime l’ambiguïté de l’être humain, qui est à la fois sensibilité subjective faisant l’expérience du monde et objet perçu dans ce monde ».

Manhattan, adolescente et désinhibée fait aussi cette double expérience qu’est d’Etre. Elle est ce corps dont l’ambigüité a fait naître l’inconscience collective, le rêve, le fantasme.

citation de Richard Shusterman



city head – Schuiten
avril 16, 2009, 9:44
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Alphabet de la ville
avril 1, 2009, 5:20
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La Ville est “anxieuse”, city of bit, compacte ou cyber, duelle ou défaite (città disfatta) , edge, edgier ou entrepreneurial, ville de fantaisie, générique, globale, hypercité, instantanée, japonaise, kitsch, locale ou lettrée, manga ou mortelle, ville narcisse, open city ou ökotop Stadt, partagée ou città pulpa ; ville de quartz ; ville rat, survivante, soft ou ville soleil, touristique, ville de télévision ou ville thématique, unknown, virtuelle, wounded city ; x ou xerox, year city, Zwichenstadt ou Zweckentfremdet.

Sensations urbaines, une approche différente à l’urbanisme – Mirko Zardini



La ville et l’homme : un phénomène biologique
mars 29, 2009, 9:57
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Effecteur, effet et rétroaction

L’humain produit la ville.

La ville maintient la structure du groupe humain.

Sans groupe humain pour la construire, l’habiter et l’utiliser, la ville n’existe pas.

Suivant l’aménagement de la ville, la solidarité du groupe humain sera consolidée ou fragilisée. (Ségrégation des classes, raciale …)

Ainsi, en terme biologique, le rapport entre la ville et l’homme est qualifié de rétroactif : tout ce qui affecte l’un, modifie l’autre.

Cette démonstration est apportée par H. Laborit dans son ouvrage L’homme et la ville. Concernant notre groupe de lecture, l’intérêt envers ce livre, s’arrête plus ou moins là : comprendre la relation biologique qui lie l’homme et la ville. Néanmoins, devant l’importance de son travail pour notre objectif commun (New York), je ne peux me résoudre d’expliquer la suite de sa pensée.

H. Laborit étudie la transformation progressive de certains centres urbains au cours de l’Histoire et montre notamment que la correspondance  entre l’accroissement du profit dans la société industrielle et la consolidation de la classe qui initie la ville, a abouti parfois à une telle caricature sociologique que des troubles sociaux en ont résulté.

A New York par exemple, la forme de la grille a été choisie afin de combler les nouvelles attentes du groupe : réaliser, augmenter, favoriser le profit. Dans cette recherche du profit, la classe dominante occupe le centre de la ville pour avoir toujours à l’œil le milieu des bureaux, des banques, et les lieux de transactions, qui font sa fortune.  Alors que la ville devient le temple de la marchandise, le prolétariat est progressivement refoulé vers la banlieue, la périphérie urbaine. Qu’elle sera alors la rétroaction de la ville sur cette structure socio-économique ? Qu’elle sera la rétroaction de la ville sur l’environnement ? Si l’homme agit sur l’urbanisme de la ville, alors qu’elle sera la participation de la ville à l’ensemble de cette évolution ??



Façonnement réciproque
mars 28, 2009, 1:27
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La relation intime entre l’homme et la ville est évidente. Le modèle d’organisation urbain est essentiellement basé sur les besoins humains et sur la culture dont ils sont imprégnés. Pour Edward T. Hall, la ville est comme l’expression culturelle du peuple, l’homme en est l’auteur.

En donnant un sens à l’espace et le modelant comme il lui convient, l’homme lui donne vie : l’espace devient réceptif et réactif à notre présence. Un dialogue s’installe entre le créateur et sa créature. L’architecture est devenue intelligence et anticipation, un programme dont l’homme lui-même devient dépendant, une extension de son propre organisme. Notre enveloppe corporelle peut se définir comme notre premier habitat mais cette housse protectrice primitive n’est définitivement pas suffisante.

L’homme ne chercherait il pas à travers l’architecture, un prolongement de son propre programme naturel, une prothèse pour satisfaire les besoins que le corps ne peut garantir ?

La dimension cachée, Edward T. Hall